vendredi 22 mai 2009

L'âne d'or

C'est un post offtop consacré au destin tragique de notre peuple.

Avant-propos
Une métaphore est souvent le moyen le plus sûr pour expliquer ce monde. Une fable est surtout porteuse d'une morale bien précise. La fable qui vous est proposée n'a pas de prétentions littéraires, c'est juste le sens qui importe, la morale de cette histoire-fable.
Clip d'illustration: chanson du groupe Jurjura (Djurdjura) "A dezzi saa" (la roue du destin) qui serait vraisemblablement une reprise d'une chanson du regretté maître Dda Slimane Azam "A neDHlev Rebbi adh agh y'aaphu" (nous implorons le pardon de Dieu).   
Thallaphsa = hydre, dragon
Llapha = hydre des sources, serpent
Thaphrara = aurore, aube
Anzar = dieu des sources

L'ÂNE D'OR

ECLIPSE
Dans un pays devenu autre,
Dans un pays qui était notre,
Le Roi-Soleil s’est endormi.

Parti jadis au couchant
Désormais il est prisonnier du levant
Thallaphsa l’a ensorcelé

Dans un pays devenu autre,
Dans un pays qui était notre,
Le roitelet borgne s’est installé

Ni aube, point d’aurore
Ni zénith, point de crépuscule
La pleine-lune s’est imposée


Dans un pays devenu autre,
Dans un pays qui était notre,
La métamorphose les âmes a ravagé

Hydre et Cyclope
Rabbit le Roi-Lapin
Chacal le grand vizir
Hyène attitude
Les chiens hurleurs
Les mutants de moutons

Dans un pays devenu autre,
Dans un pays qui était notre,
La lumière soudain jaillit

Dans les ténèbres une lumière luit
Une porte soudain s’ouvrit
Du noir une silhouette se détacha

La nuit éternelle se rétracta
Un vieil homme se montra
Une étrange créature l’accompagna

La nuit éternelle se rétracta
Un ange en larmes se montra
A ses pieds un noble jeune homme se réveilla

DIALOGUE
Le noble jeune homme :
- Qui êtes vous? Qui est cette étrange créature avec vous? Qui suis-je? Oû suis-je? Oû sont les rivières, les fleuves, les plaines, les clairières? Oû sont passés tous les oiseaux? Que sont devenus les miens, mes soeurs, mes frères? Oû est le roi Soleil? Oû est ma patrie? Et pourquoi l’ange pleure?

Le vieillard:
Te voilà enfin réveillé, Aghillas!

Celui qui verse des larmes,
C’est ton ange-gardien resté,
Tant d'années à ton chevet.

Moi tu dois me connaître,
Siwa était ma demeure,
Zemni je suis, le grand oracle.

L’étrange créature est mon compagnon
Couleur étrange et longue crinière
Cet âne n’est pas comme les autres,
C’est un lion métamorphosé en âne,
Ce n’était pas un lion comme les autres
C’est le lion sentinelle du temps
L’âne d’or est mon ami et confident.

Pendant ton sommeil le monde a basculé
Du Roi-Soleil Thallaphsa s’est emparée.
Ta terre est saignée par l’hydre et le cyclope,
Tes semblables qui sacrifiés, qui ensorcelés,
Qui aux pays du Taureau et de L’Ours exilés.
Ta patrie est ruinée,
Les plaines brûlées,
Les sources asséchées,
Les airs empoisonnés.
Les oiseaux sont exilés,
Le roi-phénix sous les cendres,
L’aigle royal sous les décombres.
Tu ne reconnaitras point les tiens,
Leur métamorphose est écoeurante,
Méfie-toi ils chercheront ta fin
Tant ils sont rongés par le ver-malin.

- Suis-je le dernier des enfants de mère-patrie Liberté? Que dois-je faire pour que reviennent l’Air, l’Eau et le Roi-Soleil?

Pour toi les épreuves seront rudes
Ton devoir est de vaincre l’hydre
De libérer le Roi-Phénix
De ranimer l’Aigle royal
De réveiller le Roi-Soleil.
Dans différentes contrées tu iras
L’âne d’or t’accompagnera
L’elixir de renaissance tu trouveras

Le jour le plus long (* équinoxe d’été)
Le jour le plus bon
Le Roi-Soleil tu réveilleras

En empruntant le bon pont (* Anzar)
Celui qui relie les deux monts
Des Aurès au Jurjura.

Au Roi tu prêteras serment
Tu vaincras tes tourments
Et sa majesté t’aidera.

Tu entendras le premier son
Un terrible rugissement
Et l’hydre fléchira

Les sources de nouveau jailliront
Les airs de nouveau souffleront
La lumière reviendra.

C’est la résurrection,
C’est ta mission,
Ton peuple renaîtra

L’ange s’éclipsa. Zemni sur son âne d’or et le noble jeune Aghillas se dirigèrent vers le point de départ de la mission du noble jeune homme. Aghillas fût étonné d’entendre chanter...l’âne d’or qui, comme il s’est avéré, parlait le language des humains. 

L’âne d’or pressé de retrouver ses traits d’avant
Et sa stature de lion 
Fredonna un motif simple et enchantant, 
Des paroles qui valent leur pesant d’or:
Hydre, ôte-toi de mon soleil !